dimanche 19 décembre 2010

En climat tempéré

Si on tempère à l'excès, on peut dire qu'il n'y a jamais rien de grave mais que rien n'est anodin non plus.


vendredi 19 novembre 2010

Les Musées d'ailleurs

De retour d'un séjour de cinq jours à Boston, je m'en remémore les meilleurs moments. Ce sont les musées qui me restent en têtes. On y retrouve des choses inertes mais tellement vivantes. Inerte et vivant ne sont pas incompatibles. Tout d'abord, le Isabella Stewart Gardner Museum abrite des trésors tels des Titian, Matisse, Vermer et Rembrandt. L'image de la grande voyageuse, Isabella, est peinte par John Siinger Sargent, son ami. C'est la maison d'Isabella Stewart qui est devenu un musée, on y visite les pièces, remplies des collections qui sont partout; sur les murs, les plafonds, les meubles... Une cour intérieure avec jardin qui se transforme au fil des saisons nous émerveille. J'aurais aimé lire la biographie de la mystérieuse aventurière mais plus une copie n'était disponible à la boutique.

C'est au musée des beaux arts que j'ai trouvé un guide qui me donnera quelques indications sur sa vie. J'ai aussi trouvé un recueil de lettres que lui avait envoyé son grand ami, Henry James.Bien que j'ai été déçue de ne pas avoir visité la nouvelle aile réservée à l'art américain (elle était pour l'instant réservée aux membres), j'ai apprécié ma visite au Musée des beaux arts. Plus riche en oeuvres impressionnistes que tout ce que j'avais vu au paravent j'ai été charmée. J'ai aimé la formidable salle remplie de Bouddhas, les expositions temporaires, cells du photographe de mode Avedon et celle du peintre Millet où j'ai vu l'esquisse des Glaneuses. Je regrette d'avoir loupé l'aile qui regroupait les artistes américains. Y retournerai-je?



samedi 25 septembre 2010

La douceur des angles

L’espace de liberté, la cellule d’individualité, la molécule de créativité que l’on apporte à ce monde est de la plus haute importance. Nous sommes l’atome du tissu humain qui donne forme à notre civilisation. J’aspire au calme, à l’intelligence de l’instant présent, à la dédramatisation. Je veux m’inscrire dans un mouvement de changement, de paix et de quiétude.

dimanche 29 août 2010

L'émoi

Musée national des beaux-arts du Québec


C’est au cours d'une récente fin de semaine d’escapade que j’ai visité le Musée National des beaux arts du Québec. Je n’avais pourtant pas une grande attente face à l’exposition temporaire qu’on y présente en ce moment : La Peinture à l’époque de la reine Victoria, mais voilà que je fus tout à fait impressionnée. L’exposition nous plonge autour des années 1880 et évoque des scènes de la vie urbaine des classes bourgeoises, ouvrières ou paysannes, des épisodes historiques, des paysages et scènes animalières un peu comme un reportage d’époque. On gagne à s’enquérir des informations fournies par l’audioguide pour enrichir notre visite. Sans ces suppléments d’informations je n’aurais sans doute pas autant apprécié le tableau qui annonce l’exposition dans toutes les publicités, où l’on voit deux enfants au regard apeuré. Il s’agit en fait de frères, tous les deux princes, enfermés dans la tour de Londres attendant d’être assassinés. Troublant. Il est troublant et émouvant qu’aujourd’hui, la trace de ces deux jeunes victimes donne lieu à une œuvre d’art reconnue et reproduite dans tous les formats et sur tous les média pour vendre une exposition.


J’ai poursuivi ma visite pour parcourir les collections du musée. Je ne me souvenais pas qu’on puisse y voir une œuvre monumentale d’un de nos grands peintres québécois. C’est donc comme dans une collision que je suis entrée en contact avec l’Hommage à Rosa Luxemburg de Jean-Paul Riopelle. L’œuvre fut réalisée à la suite du décès de sa compagne de vie, la peintre Joanne Mitchell. Cette série de tableaux juxtaposés, tel un message codé à la manière des lettres qu’écrivait la révolutionnaire Rosa Luxemburg en prison (1), est d’une puissance colossale. Je l’ai reçu comme un coup d’émoi qui me fit jaillir des larmes.Bien au dessus des mots, la peinture traduit le langage de l’âme.
(1)

dimanche 15 août 2010

Rencontres

Je crois qu’il faut séparer les auteurs en deux catégories : les morts et les vivants. Ceux qui ne sont plus de ce monde nous donnent l’opportunité de lire leur œuvre dans n’importe quel ordre et au moment que nous désirons. Tandis que ceux qui sont vivants nous appellent à le faire dans les plus brefs délais suivant la publication de leur plus récent livre. J’attends toujours avec impatience la sortie d’un livre de Paul Auster ou de Nancy Huston et je n’ai pas l’esprit tranquille tant que je n’ai pas lu leurs dernières parutions. Cette lecture fait office de rencontre avec eux. Je ne me sens jamais déçue si un titre me semble moins bon que les autres et je suis toujours satisfaite d’avoir « côtoyé » un de mes auteurs préférés.

Cette fin de semaine, je rencontre Paul Auster avec délectation.



mardi 20 juillet 2010

La vie ne suffit pas

Parce que la vie ne suffit pas. Voilà la raison de tous ces films,pièces de théatres, spectacles, romans, expositions. Il y a ceux qui les créent et ceux qui les voient. Les uns s'inspirent des autres. Parce que la vie ne suffit pas. D'un côté le rêve qui contient la réalité, de l'autre, la réalité qui contient le rêve.

Rue Saint-Laurent

lundi 19 juillet 2010

Question de priorité

Après 50 ans de vie, qu'est-ce qui n'a pas changé? Plusieurs choses sans doute. Toutefois quelques priorités se démarquent. Dans mon cas, c'est (entre autres)famille,lecture, écriture, création. Il ne se passe pas une journée sans que je ne griffonne un visage pour le simple plaisir de découvrir ce que ce visage sera.
Les priorités: vivre avec elles.

Unsat

dimanche 13 juin 2010

Un poème

Extrait de la traduction française du film Invictus, je transcris le poème que Mandela se répétait pendant sa détention.

Une preuve évidente du pouvoir des mots.

Invictus

Dans les ténèbres qui m'enserrent
Noir comme un puits où l'on se noie
Je rend grâce aux Dieux quels qu'ils soient
Pour mon âme invincible et fière.

Dans de cruelles circonstances
Je n'ai ni gémi ni pleuré
Meurtrit par cette existence
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu de colère et de pleurs
Se profile l'ombre de la mort
Je ne sais ce que me réserve le sort
Mais je resterai sans peur.

Aussi étroit soit le chemin
nombreux les châtiments infâmes
Je suis maître de mon destin:
Je suis le capitaine de mon âme.

dimanche 16 mai 2010

Haïku

Le haïku est une forme poétique qui a fleuri au Japon vers la fin du XVIIe siècle. Il se compose de trois phrases- ou vers- de cinq, sept et cinq syllabes. L’expérience du haïku repose sur trois éléments – où, quoi, quand-, lesquels sont combinés avec une émotion particulière en vue de créer une densité cristalline. Dans un haïku accompli, le lieu, l’objet et le temps sont si unis, si parfaitement immuables qu’ils font naître chez le lecteur une sorte de nirvâna.
-Extrait du livre : Haïku - Poésie du Zen, Éditions Philippe Picquier 1997

Dans le chant de la cigale
Rien ne dit
Qu’elle va mourir bientôt
-Bashô

Pruniers en fleur
L’âme de ma mère
Revient à la nuit
-Kobayashi Issa

Sans savoir pourquoi
Je me sens attaché à ce monde
Où nous ne venons que pour mourir
-Natsume Sôseki

Question d’éclairage

Et si la fin d’un monde engendrait automatiquement la naissance d’un autre.
Nous vivons dans un monde dangereux mais qu’en serait-il du suivant? Ton monde n’est pas le mien. Illusion ou réalité?
Red light ou black light? Turn off the light. Éclaire ton âme d’une lumière blanche et pure.
C’est fait?
À présent, comprends-tu mon désarroi devant la pâleur des contours? L’inégalité? L’insipidité? La neutralité? Comprends-tu?



Dans les vapes

jeudi 22 avril 2010

Aurore

À la radio, l’animateur annonce que le jour va se lever dans quelques minutes. Bonne nouvelle, peut-être la seule? J’assiste à l’arrivée des premières lueurs tout en constatant que le printemps se manifeste de belle façon cette année. Tandis qu’à proximité, un fond sonore de pépiement m’incite à la rêverie, au loin, le vrombissement des moteurs me rappelle à l’ordre. Celui de prendre le chemin des vaillants salariés qui graissent la roue du système. Ce n’est pas ce matin que j’y mettrai des bâtons à cette roue, puisque moi aussi, je suivrai la route des moteurs et laisserai gazouiller les volatiles sur les branches parsemées de feuilles vert tendre et de fleurs en boutons.
La fontaine au printemps

jeudi 8 avril 2010

Déblayer


Quand la tête est embourbée de tant de vestiges inutiles, il devient compliqué d'avancer sans trébucher. Comme à la maison, il faut faire le ménage. Déblayer, époussetter, jeter, rénover. La réussite réside dans l'action.


dimanche 28 mars 2010

Retour




C'est le retour des Jours enfuis pour présenter une version de mon paysage réel et imaginaire.

L'Aube point,
Fuis la paresse!
La musique du temps chante au-dessus de toi,
Pourquoi dors-tu, tranquille,
Tu perds la fortune de la vie!


Extrait de Bhajar
Chant de Manghaniyar






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